A une époque où la mode vibrait au rythme des avancées technologiques et d’une féminité de plus en plus assumée. « Pendant de très nombreuses années, je pensais toujours le futur dans le refus absolu d’une nostalgie passéiste. Mais le passé aussi peut être beau, explique-t-il. Cette collection est un mélange du charme des années 1950, du côté expérimental des années 1960 et de la libération des années 1970. »
Les silhouettes des femmes qui défilent mêlent les couleurs, les motifs et les influences de ces trois décennies dans une vision presque kaléidoscopique. Sur le décor, d’immenses échafaudages métalliques se reflètent à l’infini dans les miroirs des murs, comme une métaphore de cette collection qui déconstruit et reconstruit les époques pour mieux bâtir sa propre modernité. Ainsi, les minirobes du soir à paillettes se portent sous des manteaux en plastique à imprimé fleuri, des cuissardes vernies aux tons pop se dévoilent sous les plissés des jupes Corolle, des ensembles trapèze épurés sont superposés à des combinaisons en maille psychédélique… En mixant les références, Raf Simons ne dessine pas seulement une silhouette nouvelle ; il redéfinit aussi la haute couture d’aujourd’hui en la poussant dans ses derniers retranchements. Sur chaque vêtement, en effet, les ornements les plus délicats côtoient les matières les plus modernes et se superposent les uns aux autres, dans une complexité technique où se révèle l’incroyable travail des ateliers de la Maison : les soies plissées sont habillées de rubans colorés, la guipure est rebrodée de paillettes ou de détails en cuir… La tradition est mise au service de l’expérimentation pour habiller une femme-fleur d’un genre nouveau, libre d’explorer toutes les époques et toutes les possibilités.
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